Xylella fastidiosa, plasmorapa viticola, phylloxera… Bactéries, champignons ou insectes, les ennemis de la vigne ne manquent pas. Cette réalité vient à nouveau de s’imposer à l’actualité avec la catastrophe qui est en train de se jouer dans les vignobles bordelais.

Plusieurs grands crus classés ont du admettre que partie ou totalité de leurs vignobles étaient atteints par une épidémie bactérienne. La virulence du micro organisme est telle que les pieds de vignes touchés meurent en quelques semaines, sans signes avant-coureurs. Tout se joue sous terre, au niveau des racines. Après un temps d’incubation pouvant aller jusqu’à près de un mois, les pieds pourrissent par les racines. Quand les feuilles laissent apparaître les premiers signes de « fatigue », il est trop tard. Le pied est mort.

Cette malheureuse actualité n’aurait que peu d’intérêt, tant ces épidémies sont chroniques depuis les début du siècle, sans les résultats d’une enquête diligentée par les services sanitaires européens, le BSRB (Bureau de Surveillance des Risques Biologiques), intrigués par la rapidité de propagation de cette épidémie. En effet, les analyses effectués par plusieurs laboratoires indépendants, à la demande du BSRB, ont laissé apparaître les indices d’une origine artificielle de cette nouvelle épidémie qui est en train de ravager les vignobles du sud ouest de la France, au grand dam de leurs propriétaires, pour nombre d’entre eux chinois.

Il aura surtout fallu les talents de programmeur informatique amateur d’un analyste biochimiste pour identifier dans les parties non codantes de l’ADN de la bactérie responsable de ces ravages un enchaînement de bases chimiques qui signaient son origine artificielle… humaine, même. « Dans les milieux du codage informatique, on apprend vite à repérer la signature des uns et des autres. Elles peuvent être explicites (« ceci est mon code ») ou plus subtiles, comme un enchaînement particulier et répétitif de commandes » déclaré l’heureux curieux.

A partir de cet indice, la signature du « codeur » de la bactérie coupable, les enquêteurs du BSRB ont réussi à remonter une piste somme toute ténue. Elles les a mené jusqu’en Chine.

L’enquête n’est pas terminée. Elle met cependant en lumière la guerre qui fait rage parmi les investisseurs de l’Empire du Milieu. Ils semblent ne pas hésiter à utiliser la manière forte, bien que sous de nouvelles formes, pour s’assurer une place au soleil sur le marché très concurrentiel mais toujours plus lucratif des grands vins. Or, les domaines français restent parmi les principaux concurrents des vins chinois.

Un cordon sanitaire a été dressé. Une réponse biologique OGM est en voie de développement. Les domaines touchés sont en train d’évaluer le manque a gagné tout en lançant les procédures de restauration des parcelles détruites. Bien que les prioritaires et exploitants de domaines viticoles n’aient jamais envisagé se trouver au cœur d’un conflit dont la violence les dépasse, depuis près de trente ans, ils conservent, tous, des sauvegardes de leurs cépages, sauvegardes congelées (la « réanimation » de graines pré-historiques dès les années 15 ont validé cette technique) ou des sauvegardes numériques : à partir d’un génome numérisé, une graine peut être reconstitué par un générateur d’ADN, une sorte imprimante 3D spécialisée…

Une chose est sûr : cette coquetterie de bio-programmeur découverte dans l’ADN de la bactérie qui sévit le long de la Garonne pourrait bien changer le regard du monde sur certains événements, bien au delà de l’univers du vin. Les autorités, européennes comme celles de tous les pays de la planète, vont sûrement se pencher avec un intérêt renouvelé sur des décès sous-disant d’origine naturelle, bactérienne ou virale. En allant fouiller dans les parties sombres de l’ADN des vecteurs biologiques qui ont provoqué les morts souvent opportunes de personnages clés de la vie économiques ou politiques des nations, on pourrait bien découvrir que certaines étaient des assassinats…

 

© Olivier Parent

7 mai 2015