bite_me_toilet_3001Pour vous rendre à votre travail, vous utilisez, sans y penser, la puce RFID qui est implantée dans votre bras. Elle vous identifie à l’entrée de votre entreprise, elle vous donne accès à votre poste de travail ou à votre ordinateur, ou bien encore, elle vous ouvre les portes de la cafétéria de la société.
Les services rendus par cette petite puce identifiable par fréquences radio sont innombrables. Pour toutes ces raisons, utiliser dans le cadre de l’entreprise un dispositif anti-RFID est contraignant et très mal vu. Pourtant, il est un lieu de l’entreprise où Pierre Martin (les noms ont été modifiés) aurait du utiliser ce genre d’appareil de « dissuasion » : les toilettes. Aujourd’hui, il aurait encore son travail.
Aussi aberrant que cela puisse paraître, à lui et à toutes les autres personnes qui n’ont pas la meilleure des santés, on pourrait conseiller d’utiliser les commodités de lieux publics ou collectifs tels que les restaurants ou les bibliothèques…
Pourquoi ? Parce que, à l’insu de son personnel, l’entreprise de monsieur Martin a doté l’ensemble de ses toilettes d’analyseurs bio-médicaux afin de suivre « l’évolution sanitaire de son personnel » dixit la direction de la communication de cette entreprise indélicate. Elle se retrouve avec son salarié remercié devant les juges des Prud’hommes. Or ces appareils incriminés ont révélé chez Pierre une hépatite B résurgente, datant d’une contamination conséquente d’un voyage de jeunesse dans les années 30. Pierre invoque la violation de la vie privée. L’entreprise se défend en rappelant que l’ensemble des salariés signe dans leur contrat d’embauche une clause d’obligation d’information d’un état de santé particulier du fait de l’activité sensible de l’entreprise ; celle-ci est fortement impliquée dans le bio-médical.
Les Prud’hommes se déclareront sûrement incompétents, renvoyant ce dossier devant un tribunal civil. La procédure sera plus longue, au détriment de Pierre, le maintenant sans activité. Mais ce renvoi va donner une plus large diffusion à un cas qui est loin d’être isolé. Le législateur acceptera-t-il enfin de faire son travail a propos de l’utilisation inappropriée de données personnelles ?
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

25 mai 2009