Différés maintes et maintes fois, les travaux du « Dôme » de La Défense ont débuté, ce mois-ci. La structure géante aurait dû être le clou des festivités marquants les 100 ans de la création du quartier d’affaires parisien… Les promoteurs de ce projet titanesque visent désormais les 110 ans. Restent à savoir s’ils seront au rendez-vous, vue l’ampleur de la tâche à réaliser…

Imaginez un dôme qui recouvre l’ensemble de La Défense. A sa base, la structure mesurera de plus de 700 mètres de diamètre – englobera le boulevard Circulaire – et s’élancera à plus de 300 mètres de haut. Bien sûr, les plus hautes tours de La Défense perceront l’enveloppe transparente, pour continuer leur courses vers les hauteurs. Même si on reste loin du kilomètre, hauteurs régulièrement dépassées en Chine, les tours parisiennes frisent tout de même les 700 mètres. Les architectes l’assurent : parcourir le Dôme sera un événement en soit, les simulations immersives développées sont là pour en témoigner. Que l’on soit sous le Dôme, à l’intérieur de l’enveloppe de verre – des commerces pourront s’installer sur des plateformes prévue à cet effet – où, à l’extérieur, au sommet du Dôme : la vue sera à couper le souffle, emportée par les  flèches des immeubles jaillissant de la verrière géante…

A l’origine, cette construction a été conçue au cœur d’un ensemble de dispositifs bien plus vaste, établi pour revaloriser le quartier d’affaires historique de Paris. Il s’agissait de donner à La Défense les moyen de se maintenir dans l’éternel conflit qui se joue entre les capitales financières de la planète. Mais, à terme, le Dôme pourrait surtout marquer les inégalité entre le Grand Paris et les banlieues environnantes.

Sous son dôme de verre nanotech., La Défense, excroissance artificielle de Paris, paraîtra se protéger de la banlieue sur laquelle elle empiète depuis plus de 100 ans. La banlieue, elle, de l’autre côté de la Seine, reste défavorisée, à ciel ouvert et en voie de paupérisation rapide . On y constate des constructions en masse de centres de cello, ces cellules de subsistances, conçus pour les centres-villes et qui font leur bonheur en sédentarisant une population résidente.

La banlieue Ouest du Grand Paris s’est plus appauvri qu’une autre car, historiquement, elle était principalement résidentielle. Si d’autres banlieues, plus à l’est, ont su rebondir grâce à une tradition « industrieuses, » grâce aux nano-usines, l’ouest parisien s’est englué face à l’incapacité de la plupart des propriétaires de faire suivre à leur bâtisses les évolutions réglementaires et technologiques. Et ce sont des mers de pavillons laissés en déshérence qui font le paysage au delà du quartier de La Défense. Cet appauvrissement est d’autant plus frappant que cette banlieue est traversée par l’Axe Majeur qui, lui, mène à la Défense 2, le nouveau quartier d’affaires, petit frère de La Défense, qui s’est bâti, autour de Cergy-Pontoise, contre toute attente.

© Olivier PARENT

 

24 mai 2015