109 ans après la proposition initiale d’Alan Turing, que reste-t-il du test dit de Turing. En 1950, ce chercheur avait imaginé un protocole permettant d’évaluer l’autonomie d’une intelligence artificielle dans une conversation avec un être humain, ce dernier ne sachant pas si son interlocuteur était ou non humain.

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Aujourd’hui, l’IA fait partie de notre quotidien. Que ce soit au travers des robots, des CenDo ou autres ODA, ARI, AvRil… l’être humain côtoie les IA chaque jour sans plus y prêter attention. Mais le comportement des humains tient-il compte de la dimension artificielle de certains de ses interlocuteurs ? Si l’existence des IA ne fait plus de doute, ne faudrait-il pas repenser le principe du test de Turing et l’elargir à une réciprocité de « conscience » d’état, humain ou artificiel, que tout émetteur de requête devrait avoir de son interlocuteur ?

A l’origine, les promoteurs de l’IA avaient milité, par principe, contre l’application du protocole imaginé par Turing car cela impliquait d’apprendre aux premiéres machines pensantes à mentir. A toute question tournant autour de la conception, au sens le plus large du terme, la machine ne devait pas hésiter à répondre sur la thématique « biologique » afin de réussir le test. Distortion inconcevable pour les premiers pères de ces machines pensantes.

Plus tard, il a fallut également « interdire » aux machines de tester leur interlocuteur afin de savoir si celui-ci était humain ou artificiel ; cette connaissance pouvant être considérée comme discriminante dans les relations homme-machine, au désavantage de l’humain ! Un obstacle à éviter si l’on souhaitait voir les machines trouver leurs places dans la vie quotidienne.

Il n’empêche… Après quelques décennies de cohabitation plus ou moins douce entre les humains et les IA, l’opportunité du test de Turing se repose à cause, entre autre, de l’utilisation de plus en plus courante des clones numériques. Ceux-ci étant programmés afin de singer un individu particulier.

Il semble évident que les différents acteurs de la vie civile, qu’ils soient humains ou artificiels, ont besoin de savoir à qui ils ont à faire… Sans y voir la moindre discrimination, mais bien au contraire, en envisageant cette information comme un moyen de clarifier ces mêmes relations. L’interdit du Turing a eu son temps, nous entrons dans une nouvelle période des relations homme-machine. Il faudra prendre les décidions adéquates qui présideront à la bonne évolution des relations homme-IA.

© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

28 sept. 2009