Après Londres et Berlin, Paris applique des directives européennes dites « verticales ». Elles autorisent le morcellement des surfaces des deux premiers étages des immeubles d’habitations en « cellules de vie ».

19 millions de personnes vivent en Ile de France. Les plans de décentralisation des gouvernements successifs n’ont jamais pu enrailler la concentration des activités professionnelles en croissance permanente autour de Paris.

Ces directives, très controversées, provoquent des réactions contrastées : pour certains, de droite comme de gauche, les cellules de vie permettent une sédentarisation facilité pour diverses populations. Des noctambules, vivant de l’Entertainment avec des revenus aisés et affichant des goûts très mobiles, aux milieux les plus pauvres (on les appelaient SDF), tous s’accommodent très bien de ces solutions de vie, temporaires, selon leurs propres paroles. A l’opposé, d’autres ne voient dans les cellules de vie qu’une institutionnalisation de la précarité. « On troque les libertés contre des leurres technologiques ! »

Le principe est simple : installées dans d’anciens appartements, les cellules standardisées s’empilent comme les rayons d’une ruche. D’une surface variable (le minimum est 6 m2) la qualité de service y est exceptionnelle. Beaucoup de célibataires préfèrent ce mode de vie aux vieux appartements parisiens. Les plus pauvres y trouvent aussi leur compte : le prix des plus petites cellules est très abordable.

Les propriétaires qui n’arrivaient plus à louer leurs appartements, trop sombres, insalubres et trop bruyants sont, eux aussi, satisfaits. L’installation de cellules de vie ne les engage qu’à fournir une pièce commune, un grand hall d’entrée dans la plupart des cas.

10 déc. 2006