Les mouvements indépendantistes, en Chine, n’existent pas. C’est tout au moins la version officielle. Ce déni total de prise en compte a-t-il participé au choix de la dernière cible du terrorisme indépendantiste ? Avant hier, à 4h30, heure local, sept violentes explosions se sont faites entendre le long du barrage des Trois Gorges, sur le Yangzi Jiang. Dans les 15 heures qui suivirent, tout le personnel présent n’a pu qu’être témoin impuissant des effondrements successifs de plusieurs tranches d’un des plus grands barrages du monde. Un raz de marée a déferlé du bassin d’expansion, emportant tout sur son passage : la population vivant proche du barrage (moins de 100 km.) était évaluée à 10 540 000 habitants. Les victimes se dénombrent en dizaines de milliers, certains parlent d’un bilan encore plus lourd que celui du tsunami de 2004, dans l’océan indien.

Les terroristes s’attendaient-ils à de telles conséquences ? Avec grande précision, les explosions ont eu lieu simultanément à des endroits névralgiques du pont. Pourtant, selon les spécialistes étonnés de l’ampleur des dégâts, les explosions n’auraient pas dû mettre en danger l’intégrité de la structure. D’autres rappels, discrètement, les conditions de la construction : rapide et à l’économie. N’a-t-on pas sacrifié, à l’époque d’une Chine communiste, certaines sécurités sur l’autel des œuvres du PC chinois ?

La place Tianenmen oscille entre frissons d’horreur et coup de sang. « Plus que jamais, le gouvernement chinois se refuse à tout dialogue avec les bourreaux du peuple chinois ! » déclare le porte-parole du premier ministre. L’ensemble de la communauté internationale a proposé ses moyens humanitaires. Le gouvernement chinois se donne quelques heures de réflexion.

13 janv. 2007