Si vous quittez Nice en bateau et à mi-chemin de la Corse, vous verrez se dresser un îlot artificiel à l’apparence industrielle, sans commune mesure et sans comparaison dans le reste du monde. Mais le plus frappant est que cet édifice s’est bâti sans aucune préméditation. À l’origine, cette structure était un puits technique et de sécurité, tout autant que d’aération pour le tunnel magnéto-ferroviaire Continent-Corse. Cette construction étant un des maillons de ce qui sera à terme l’axe ferroviaire Europe-Afrique. Rapidement, ce qui ne devait être qu’une déserte technique a vu affluer les entrepreneurs qui envisagèrent tous les avantages de cette station hors des eaux territoriales de tout état. La compagnie Paneuropean Tunnel a vite modifié les statuts de la station technique 26-R7 pour porter sur les fonts baptismaux Azurea-1, la première pépinière off-shore d’entreprises. C’est ainsi que se sont ajoutés des usines marée-motrices et des champs d’éoliennes. Puis, des centres de loisirs sont venus s’amarrer à Azurea-1 ; immenses barges sur lesquelles on trouve tous les tripots et spectacles imaginables. Et les barges furent bientôt scellées aux structures d’Azurea-1. La Paneuropean touchant de substantiels dividendes de ces activités ludiques. Les clients ne se sont pas fait attendre. Azurea-1 est devenue une escale prisée des croisiéristes. Des plateformes aériennes ont été aménagées et la Paneuropean a modifié ses horaires afin d’offrir un arrêt à ses passagers qui souhaitaient profiter de ce qui en train de devenir un Los Angeles ou un Macao off-shore aérien tout autant que sous-marin. Mais, ce qui fait la force de cet étrange ensemble (ce qui explique que les états laissent se développer cet espace hors de tout droit national), ce sont les usines de production d’hydrogène et de ses dérivés et isotopes, issus de l’eau de mer. Elles ont apporté des richesses indispensables à la survie de cette ville industrielle et artificielle qui frémit d’une activité sans fin.

25 févr. 2008