En France, étrange bilan de cette 75èmé édition : La Fête de la Musique est née en France, en 1981, de la volonté d’un ministre de la culture socialiste du président François Mitterrand (1981-1995), Jack Lang. Très rapidement, de nombreuses villes s’étaient jointes à cette initiative qui avait un but tout autant festif que de diffusion de la culture musicale. Il ne fallut, au tournant du millénaire, à peine quelques années pour voir se répandre cette fête sur l’ensemble de la planète. Officiellement, on compta rapidement jusqu’à 300 villes participantes. Groupes de rock, quatuors à cordes, orchestres symphoniques sur les trottoirs, sur les places, sur des caisses comme sur des scènes, c’était le mariage inattendu de la culture populaire et d’un certain élitisme musical.

Au lendemain de la nouvelle édition de cette fête populaire et désormais mondiale, comment interpréter le fait qu’il y ait, en France, de moins en moins des manifestations ? Il est vrai que, cette année, les spectacles tridiTV, sur l’ensemble des réseaux, étaient de très grande qualité. Les retransmissions en direct des stations Lagrange-Alpha et Troie-Alpha ont fait grande impression. Mais où étaient nos petits groupes de rocks approximatifs ? Pourquoi les écoles de musique n’étaient pas sur les trottoirs et les places, après avoir massacré les pavillons acoustiques du voisinage pendant toutes une année scolaire ?

La France que l’on dit malade (ça fait plus de 60 ans qu’on la dit malade de non réformes malgré des décennies de réformes successives et forcenées…) souffre à coup sûr. Mais de quoi ? Ne s’est-on pas trop penché sur les réformes institutionnelles, judiciaires et économiques sans voir suffisamment les souffrances sociales, le cœur du pays ?

25 juin 2007