A peine plus de deux semaines après le « giga bug » informatique qui a immobilisé la quasi totalité de la circulation des véhicules autonomes dans les régions les plus urbanisées de l’Europe continentale, les forces de police recevront, dans les prochains jours, leurs nouveaux véhicules d’intervention, contrôlés par des IA.

Concernant le “Grand Freeze”, doux nom qui désigne désormais la paralysie des routes européennes de la semaine dernière,  les enquêtes administratives et judiciaires suivent leur cours. Elles tenteront de mettre ne lumière les conditions qui ont abouti à ce qui aurait pu être une catastrophe, ne serait-ce qu’en termes d’accidents. Certains spécialistes et lanceurs d’alertes en d’autres temps, annoncent que ces enquêtes pourraient bien identifier un effet de domino qui aurait entraîné le chute de tous les systèmes de sécurité, pourtant installés en double voire triple redondance. Le plus urgent semble être de localiser le moment et le lieu de l’évènement qui à poussé les système à “disjoncté” les unes après les autres, un peu comme lors des black-out électriques que le monde connut jusqu’au début du XXIème siècle.

La mise en circulation des nouveaux véhicules de sécurité est, dans ce contexte, observée avec le plus grande attention par tous les acteurs de la société civile et les professionnels de l’automobile. En effet, ces véhicules sont équipés d’inhibiteurs de réseau de circulation automobiles autonome (IRCA). Ce dispositif, décrié avant même sa pleine entrée en activité, avait attiré aussi bien l’attention des associations de consommateurs que celles de protection des libertés individuelles. Même au sein des parlementaires et autres élus, nombreux étaient ceux qui s’interrogeaient sur la pertinence d’autoriser les forces de l’ordre de prendre la main sur l’ensemble du réseau informatique gérant de la circulation automobile, en inhibant certains automatismes, pour leur permettre ainsi de circuler sans interférences avec les véhicules à proximité de leur zone d’intervention. Pourvoir inhiber l’IA pour prendre le contrôle d’un véhicule identifié comme dangereux semblait pourtant être un pouvoir suffisamment grand.

Des voix s’élèvent : “Le “Grand Freeze” ne met-il pas en évidence le manque de maturité de la technologie des véhicules autonomes ?” interroge le porte-parole d’une association de victimes de la route. Le “Grand Freeze” révèle surtout que la technologie initialement imaginée pourrait bien être disfonctionnelle, très alourdie par la nécessité d’une gestion globale des unités autonomes en circulation, mesure imposée du simple fait du nombre toujours croissant de véhicules autonomes. Et si, glissent perfidement les plus réfractaires à la généralisation des véhicules autonomes, et si le “Grand Freeze” n’était que le triste résultat d’une répétition générale, avant l’arrivée officielle des IRCA, qui aurait mal tourné ?

Espérons que l’enquête apporte ses lumières à ces interrogations légitimes.

1 nov. 2015