Olivier est un des invités du numéro 8 du magazine Ecko*. A consulter en ligne sur le site du magazine (www.ecko-mag.com), à lire en version papier pour les chanceux de Bourgogne et à compulser ou à télécharger en version pdf ici : https://issuu.com/ecko-magazine/docs/cdf_ecko9_issuuVoir page 56.

Les chroniques sont à consulter dans les pages INNOVATIONS d’Ecko Magazine.

 

« Dis-moi ce que tu consommes, je te dirai quel avenir tu te prépares », paroles de prospectiviste…


Musique : Clément Parent

 


Les architectes, les designers et les bâtisseurs le promettent : les maisons de demain seront connectées, automatisées, robotisées. Tous les systèmes seront contrôlables par les habitants ou par un programme informatique plus ou moins intelligent. C’est ce qu’on appelle la domotique.

Le programme informatique de gestion de la maison, la centrale domotique, sait déjà gérer les éclairages, le chauffage, l’ouverture ou la fermeture des volets de la maison. Il sait détecter le véhicule familial et ouvrir la porte du garage à son approche. Demain, la centrale domotique saura ouvrir la porte à un livreur (robotique ?) qui apportera la commande des courses pour nourrir les habitants. Avec l’assistance d’un robot, elle passera l’aspirateur, elle fera le linge, le repassage et saura identifier ces mêmes habitants et donc prévenir toute intrusion. On pourrait continuer à allonger cette liste, tant les promesses de la domotique sont nombreuses. Globalement, la domotique prendra en charge la gestion de la maison au bénéfice d’un usage durable. Ce seront surtout les humains qui en tireront avantage : nombre des habituelles corvées seront prises en charge par le système !

Donc, sur le papier, tout semble parfait, pour peu que cette maison produise plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Cette maison « domotisée » deviendra un maillon de la chaîne que sera aussi demain la ville intelligente. Dans cette smart city, la domotique appliquée à grande échelle pourrait ainsi réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement : la ville numérique sera devenue durable. Pour peu que le citoyen s’investisse dans la politique, devenue horizontale et participative avec le numérique pour une gouvernance intelligente, on touche au nirvâna !

Cependant, la réalité reste et restera loin de cet idéal. Car nos villes sont anciennes, tout comme nos maisons. À l’horizon 2050, 80 % des bâtiments d’aujourd’hui existeront encore. Donc domotiser nos maisons, au-delà du simple coût, cela représente une tâche énorme. L’urgence climatique pourrait être une bonne motivation, mais la politique en aura-t-elle la volonté ?

Et puis, il se pose de nombreuses questions comme celle, éthique, de la dématérialisation de l’identité des personnes. Pour que la maison intelligente, dans une ville intelligente, remplisse toutes ses promesses, il faut que les individus soient identifiables numériquement. La centrale domotique devra connaître chaque membre de la maisonnée. De la même manière, elle devra savoir si telle ou telle personne est un ami, une relation, une personne avec une fonction particulière (postier, médecin, forces de l’ordre…) ou un intrus potentiel. Faudra-t-il demander à chaque personne, l’autorisation d’être identifiée par la centrale domotique ? À moins que, demain, les citoyens de la ville intelligente soient en permanence identifiés.

Un pays s’est lancé dans cette folle aventure : la Chine. Là, point de domotique ou de ville intelligente… Juste une surveillance généralisée de la population, déguisée en notation des citoyens selon leur comportement. Une mauvaise note (il suffit de ne pas traverser une route sur un passage piéton) rendra plus difficile telle ou telle démarche administrative…

Alors, comment s’assurer que la domotique, qui, à l’échelle de l’individu et de sa demeure, reste une perspective pleine de promesses ne se transforme pas en un cauchemar, quand le système deviendra la norme à l’échelle de la ville de demain ? Face à l’attrait commercial que représentent toutes ces avancées technologiques, il est important de rappeler aux uns leurs devoirs et aux autres leurs libertés : dans tout système de décision, la vie, la nature et l’humain doivent rester au centre des débats !

 


Les chroniques pour Ecko Magazine :

Ce que la DOMOTIQUE nous dit sur demain | Ecko Mag

Ce que la DOMOTIQUE nous dit sur demain | Ecko Mag

Ce que les ROBOTS nous disent sur demain | ECKO MAG

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Ce que les « INTELLIGENCES ARTIFICIELLES » nous disent de demain | Ecko Mag

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Ce que « L’AVENIR DE LA MOBILITE » nous dit sur demain | Ecko Mag

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Ce que « LA REALITE VIRTUELLE » nous dit sur demain | Ecko Mag

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29 mars 2019