Olivier a été invité par la rédaction de Nekomix (www.nekomix.com) à analyser les scénario des BD du numéro 10 du fanzine. Il en a résulté la production de 9 textes de journalisme prospectiviste, tous illustrés avec talents.
Ces textes essayent de traiter des questions et des njeux autour de la transmission de la connaissance à l’épreuve du temps long, de certaines étapes vers la conquête de l’espace et les voyages dans le système solaire, de la virtualité, des prothèses biomécaniques, l’usages que l’on pourrait faire des déchets que produisent l’humanité, l'(in)évitable concurrence entre humains et IA, notre rapport à la réalité au travers des outils que nous offre la technologie et le choc de la physique quantique…
Bon voyage dans ce premier texte et merci à Wayne pour sa très belle illustration (waynebd.com, facebook.com/Waynebd) !
Certains animaux, dont les batraciens, ont une vue différentielle : ils ne perçoivent l’environnement qui les entourent que si les objets autour d’eux sont en mouvement. Certains de ces animaux peuvent même, à certaines occasions, se balancer pour créer ce différentiel « artificiellement quand il manque du mouvement autour d’eux… A la lumière de cette image, ce pourrait-il que les humains et le monde qui les entoure soient aveugles au monde quantique, ne percevant que les variations, les différentiels de cet état énergétique qui fascine et désarçonne ?
La physique quantique s’établit comme la description des états de la matière quand on l’observe à l’échelle de la plus petite quantité d’énergie divisible, le quanta d’énergie.
A notre échelle, tout est fluide car notre échelle est bien au-delà du quanta d’énergie. Notre réalité est comme la surface d’un océan infiniment grand. Chaque vague, la moindre ondulation est le résultat de forces puissantes et invisibles depuis cette surface. Le substrat de notre réalité, l’eau, nous paraît fluide… et pourtant, quand on y regarde de plus prêt, de toujours plus prêt… le fluide fini par apparaître être composé de molécules. Or, si une molécule d’eau est bien le même élément au moyen duquel se manifestent l’écume, la vague ou l’ondulation… cette même molécule d’eau, observée seule, ne se comporte pas comme le fluide « eau ». Il en est de même avec l’énergie qui compose notre réalité : à la surface de notre mer infinie, la réalité tangible, nous ne percevons que les vaguelettes et les ondulations, pas les forces des marées et celles du vent qui les forment… les vaguelettes, les ondulations c’est la matière, l’espace et le temps issus de champs énergétiques que nous comprenons à peine.
Compliqué, non ?
Cette étrange relation à la matière, à l’énergie se nomme physique quantique. C’est la science qui observe la réalité à l’échelle, à la mesure du plus petit grain d’énergie divisible , le quantum d’énergie. Comme cela a été dit plus haut, une molécule d’eau ne se comporte pas comme un océan… de même, un quantum d’énergie ne se comporte pas comme un flux d’énergie, une rayon lumineux, un kilo de plomb ou un oiseau qui vole dans la jungle amazonienne…
Comme à la surface de notre océan infini où les vagues montent et refluent et où les ondulations se propagent par dessus les vagues… dans notre univers, à l’échelle de perception à laquelle nous sommes habitués, tout phénomène nait et se propage progressivement : un objet est immobile, accélère puis ralentit dans un espace de temps mesurable. Alors qu’à l’échelle quantique, là où tout est compté à la mesure d’une unité indivisible, il n’y a pas de progression « douce ». Les choses sont puis ne sont plus. Les choses vont et ne vont plus… instantanément ! C’est, par exemple, le cas du photon, le « grain » minimum de lumière, ce quantum d’énergie qui, en flux et en nombre infini, devient la lumière qui nous éclaire… ce photon, donc, quand il est créé — dans une ampoule, dans la flamme d’une bougie, au cœur d’une étoile — le photon se déplace instantanément à la vitesse de la lumière, sans progression. Un coup de doigt sur l’interrupteur : clac ! et des photons qui se déplacent instantanément à 380 000 kilomètres par seconde !
Un autre phénomène lié à la physique quantique est ce que l’on appelle l’intrication quantique. Cette intrication consiste à lier de matière « intime » des particules élémentaires : photons, électrons… Une fois cette intrication faite, établie… toute modification de l’état d’une des deux particules de la paire se répercute instantanément sur l’autre particule, et ce, détails très important, indépendamment de la distance qui sépare les deux particules intriquées. Quand on énonce que l’intrication est maintenue, ainsi que les effets induits sur l’un des deux éléments de la paire, indépendamment de la distance qui les séparent… on entend bien cette observation de la distance dans l’espace telle qu’habituellement nous le concevons, à l’échelle de d’hyper géants que nous sommes, en comparaison de l’échelle quantique. Relation inverse à la phrase précédente : à l’échelle quantique, le temps tel que nous le concevons n’existe plus puisque les changements d’états instantanés existent, sans écoulement d’un durée.
Si le quantum d’énergie est la plus petite division de l’univers énergétique dans lequel baignons, si notre univers n’est qu’une émanation du champ quantique d’énergie dont nous ne percevons, à notre échelle, que les ondulations et les vaguelettes… Se pourrait-il que, dans d’autres conditions, à définir… cette énergie quantique se manifeste d’une autre manière, dans d’autres temps et sous la forme d’autres espaces ? C’est ce que suggère les théories des espaces multiples, les multivers qui admettent la perception que nous avons de la matière et de l’espace qu’est notre univers comme une bulle qui coexiste à côté d’une infinité d’autres bulles dans lesquelles s’exprime une affinité de variation des éléments qui composent, qui se manifestent pour créer des univers plus ou moins différent du nôtre.
Cette coexistence de bulles d’univers étant admise : peut-on alors passer d’un univers à l’autre ? Peut-on voyager au travers du multivers ? Existe-t-il un univers dans lequel le lecteur de ce texte en est le rédacteur ? Existe-t-il un univers dans lequel, à la date d’aujourd’hui, l’univers est sur le point de s’effondrer sur lui-même, dans un big Crunch… à moins qu’un autre univers, à cause d’une variation à la énième décimale d’une des constantes fondamentales, n’ai jamais réussi à froid suffisamment pour que la lumière y circule librement…
Les possibilités sont infinies ! Alors, que reste-t-il de la réalité ???
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