06/04/2065 : La réalité virtuelle en réseau bientôt dans les lycées ?

Les députés s’apprêtent dans les prochains à jours à autoriser la réalité virtuelle immersive en réseau dans les lycées. Cette mesure permettra aux élèves les plus studieux d’accéder à des enseignements virtuels. Les cours demeureront physiques pour les jeunes les plus dissipés, qui ont besoin d’un encadrement. Cette innovation devrait assurer une transition douce vers des études supérieures de plus en plus virtuelles qui, avec l’augmentation de l’espérance de vie, sont suivies en 2065 en moyenne jusqu’au niveau Bac +5 par les étudiants français.

Depuis que les réseaux informatiques permettent l’interconnexion des individus dans des mondes virtuels immersifs, le système éducatif a considérablement évolué. Si les élèves les plus jeunes ont encore besoin d’un encadrement physique, les plus âgés, et principalement ceux suivant des études supérieures, se satisfont à 95% de simulations virtuelles. Les campus sont devenus obsolètes, de même que les bibliothèques. Il est désormais possible de consulter en ligne la plupart des livres récents pour des sommes de plus en plus dérisoires mais aussi d’accéder aux livres et films les plus anciens gratuitement sans se déplacer.

Avec les combinaisons haptiques et les lunettes immersives, les étudiants fréquentent les cours virtuels, donnés par des avatars de professeurs qui vendent leurs prestations en fonction du nombre d’élèves intéressés. Des publicités interviennent pendant ces sessions, et les professeurs les plus populaires sont devenus très riches. Avec les simulations virtuelles, l’égalité des chances devient potentiellement une réalité. Pourtant, les meilleurs professeurs sont toujours recrutés par les universités les plus riches et les plus chères.

Dans certaines universités, tout le monde peut accéder au savoir, car c’est la publicité qui rémunère les professeurs. Les cours sont gratuits et l’audience détermine si les enseignants peuvent continuer à donner leurs cours d’une année sur l’autre. Deux courants s’opposent depuis que la réalité virtuelle a commencé à modifier le rapport des citoyens à la connaissance et à l’éducation.

Les virtualistes estiment que cette technologie évite certaines discriminations. Il n’est plus nécessaire de se déplacer physiquement aux cours pour accéder au savoir. Des étudiants de pays pauvres ou de classes sociales inférieures peuvent se connecter aux campus virtuels. Leur seule dépense est l’équipement en lunettes de réalité virtuelle et en combinaison haptique. Les réalistes regrettent cette évolution qu’ils considèrent comme une dérive. Ils soulignent par exemple que certaines connaissances nécessiteront toujours la présence physique, comme dans des laboratoires scientifiques ou pour des travaux pratiques, et qu’il est regrettable de « marchandiser » la connaissance au point de financer les professeurs avec la publicité.

Dans le cadre de la réforme prévue pour les lycées, l’expérience des universités est prise en compte. Il s’agit de faire des économies en ne payant que quelques professeurs, qui présenteront des cours similaires à des milliers de jeunes qui accèderont à une égalité face à la connaissance. Il n’en reste pas moins que les élèves les moins studieux seront condamnés à suivre des cours dans une réalité qui risque de les condamner à une forme de marginalité, voir à un échec scolaire.

 

6 avr. 2015