« Que reste-t-il à l’industrie du luxe dans un monde où tout est devenu réplicable jusque dans les plus infimes détailles, grâce au génie nanotechnologique ? » C’est le genre de question que nombre de personnes se posent alors que s’ouvre la saison de présentation des collections de Haute Couture et de la bijouterie de luxe. Et une fois de plus, Boucherelles & Cliffs semble avoir répondu à cette question, tout au moins, en partie, en révélant, dans un premier temps, lors de la présentation de sa collection précédente, le bijou « vivant » symbiotique. Aujourd’hui, la jeune maison joaillière crée une nouvelle fois l’événement en dévoilant une gamme de pierres brutes mais artificielles mais, surtout, de qualité exceptionnelle au point de faire de chacune de ces pierres un objet unique. Par ailleurs, dans une démarche marketing originale, les pierres sont vendues brutes. Par la suite, elles sont taillées avec le talent reconnu de Boucherelles & Cliffs, puis montées de manières plus ou moins classiques sur monture inerte (or, argent, vermeil…) ou brochage nanotech. symbiotique.
Mais qu’ont donc ces pierres pour avoir attiré l’attention du joailler au point que celui-ci construise l’ensemble de sa nouvelle collection autour d’elles ?
Dans un premier temps, les personnes souhaitant acquérir l’une de ces pierres doit fournir un échantillon biologique. De celui-ci est extrait l’ADN de l’individu. Sur la base de cet ADN (la célèbre double hélice codée sur la base de quatre « molécules-lettres » : Adénine, Cytosine, Guanine et Thyrosine) est construit, atome après atome (de carbone et plus quelques autres pour les couleurs et autres qualités remarquables), grâce aux nanotech, une pierre unique. L’originalité de la démarche du joaillier de la place Vendôme tient aussi dans un secret de fabrication bien gardé. C’est la manière selon laquelle Boucherelles & Cliffs interprète l’information brute de l’ADN. Il a fallut développer un logiciel qui transpose, avec talent, goût et surtout en termes gémologiques, le code génétique en données décrivant les qualités de la pierre. Chaque gène humain venant influencer sur la couleur, la structure cristalline, l’indice de réfraction et bien d’autres critères… Ainsi, chaque pierre générée est bien originale, à l’image du donneur de la séquence génétique. Celui-ci se dotant d’un objet qui dépasse la définition du simple bijou pour devenir un identifiant joaillier personnel.
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

9 févr. 2009