Quand je serai grand, je serai thanatopathe… Voilà ce que votre enfant pourrait un jour vous annoncer, en effet, la Commission Européenne vient d’officialiser, par voix de décret, le métier de thanatopathe (mot créé sur le modèle de naturopathe) ou accompagnateur d’auto-euthanasie. Les détracteurs de cette activité qu’ils jugent immorale l’appelle déjà « suicidographe » ou scénographe de suicide !
Une chose est sûr : ce métier correspond à une réalité sociale comme à une demande réelle. La généralisation de l’utilisation des kits auto euthanatiques dans toutes les couches de la société appelle un accompagnement souhaité par de nombreuses associations d’aide aux personnes en détresse morale : « L’opinion à l’égard du suicide a beaucoup changé au cours du siècle précédent. Mais trop souvent la personne qui décide de mettre fin à sa vie se retrouve seule dans ces instants particuliers entré tous. La morale et la compassion appellent à un accompagnement objectif de ces personnes au terme de leur vie. La légalisation des kits auto euthanatiques ont été un réel progrès, il faut désormais que le progrès continue sur la dimension humaine de ces fins de vie programmées. »
Les Cultes monothéistes, par la voix du porte-parole de leur Conseil Européen, se déclarent opposées à toute disposition permettant l’assistance technique ou humaine au suicide : « Le respect de la personne humaine c’est aider celui qui souffre à aimer la vie Au lieu de cela, ces aides lui font espérer la mort comme une fin en soi ! »
D’autres voix n’hésitent pas à accuser la Commission Européenne de préférer l’encadrement du suicide de ses citoyens au lieu de mettre en œuvre les structures hospitalières adéquates à l’accompagnement de toutes les formes de dépressions et de fin de vie. On parle là de maisons de retraites, de soins palliatifs et autres cliniques psychiatriques jugées trop onéreuses pour être prises en charge par la collectivité européenne. En tout cas plus onéreuses que le financement des futurs thanatopathes ou qu’une campagne de promotion pour les kits auto euthanatiques. Quoi qu’il en soit, le choix de mourir fera encore couler de l’encre (électronique !).
© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

23 déc. 2008