J’ai bien regardé, je n’ai toujours pas vu de robots tueurs | 17/02/2050

J’ai vraiment regardé partout : chez moi tout d’abord. Mais hormis un frigo qui gère mes courses à ma place je n’ai pas vu. Alors j’ai été voir du côté des entreprises, notamment les plus grandes qui sont loin d’être des enfants de chœurs… Mais là non plus ! Des machines qui exploitent j’en ai trouvé plein par contre et des humains mal en point aussi malheureusement ! Et ce malgré tout ce qu’ils ont pu nous dire depuis des décennies sur leur volonté de « ne pas faire de mal ».

Mais dont acte, ce n’est pas comme si on ne savait pas comment ils se comportaient.

Alors j’ai éé au plus évident, j’ai été voir chez les militaires. Mais là, ô surprise, je n’ai pas trouvé non plus. J’ai vu du matériel sophistiqué, c’est certain. J’ai pu deviner les montants financiers qui sont venu soutenir une innovation qui n’arrive toujours à se séparer de ses tendances guerrières et des militaires qui n’en finissent pas d’imaginer un monde apocalyptique et de trouver toutes les raisons de voir « l’autre » comme un ennemi.

Mais ces machines, officiellement « intelligentes », ne sont que de belles carosseries qui se contentent d’analyser des bases de données biaisées et orientées pour mieux servir une stratégie unilatérale millimétrée, héritière de siècles de pratique.

Mais pas d’armements autonomes humanoïdes semant la panique dans les rues des capitales et petits villages en vue de détruire l’humanité.

J’ai été demandé aux gouvernements où ils pouvaient bien les cacher, mais ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas. Cependant, je dois avouer qu’après tous les mauvais tours qu’ils continuent à nous jouer ces politiciens malins, j’ai du mal à les croire…

Du coup j’ai demandé aux scientifiques, au journaliste, à l’homme de la rue et celui des réseaux sociaux… Si ces deux-là ont des opinions sur tout, ils n’ont en revanche aucun éléments concrets à m’apporter.

Alors j’ai dû me rendre à l’évidence. Malgré tous les films réalisés sur le sujet, tous les articles de presse qui du bug de l’an 2000 à l’intelligence artificielle démoniaque des années 2010, aux algorithmes autonomes des années 2020 et aux véhicules autonomes des années 2030… point de robots tueurs comme annoncé !

Rien, pas un. Même pas lors des expositions internationales… Est-ce à dire que les techno-prophètes et autres prospectivistes avaient torts ? Peut-être…

Ou peut-être une vision plus optimiste est de dire qu’ils ont réussi à suffisamment nous alerter pour que nos gouvernements, nos labos de recherche, nos décideurs privés et publics prennent les mesures qui s’imposent pour éviter justement l’ascension de ces fameux robots tueurs !

Car, au final c’est effectivement une bonne nouvelle. La moins bonne c’est qu’après avoir cherché partout… en 2050 l’humanité conserve ses vilains défauts et qu’il sera temps un jour, une fois que nous aurons fini de fantasmer sur les robots tueurs, de se mettre au travail pour lutter contre les va-en-guerre, le rejet, la cupidité, l’égocentrisme…

Bref, y’a du boulot ! Et si les machines deviennent de plus en plus intelligentes, il appartient aussi à l’humain de faire évoluer ses propres standards en la matière.


L’Observatoire Océanien de Prospective — 2OP — est une plateforme qui a pour objectif de réfléchir aux Futurs de l’Océanie au travers d’articles envisageant les futurs possibles de cette région.

Au travers de potentielles futures actualités, l’Observatoire Océanien de Prospective cherche à aider les organisations et individus résidant en Océanie à développer une approche d’anticipation et de prospective dynamique pour trouver aujourd’hui les solutions aux challenges de demain.

17 févr. 2020