La compagnie des Trains Omnibus Européens sera donc la première à rompre un tabou tacite : Ne pas parler, ne pas évoquer la gêne que pourrait provoquer la présence des robots dans la ville.

Désormais, un voyageur qui emprunte le réseau des Trains Omnibus Européens devra s’acquitter d’une taxe supplémentaire s’il voyage avec son robot domestique. Cette taxe sera au titre de « bagage encombrant ».

La TOE, entreprise qui, à l’échelle européenne, s’est spécialisée dans les transports trans-régionaux de proximité répond ainsi à la grogne de ses usagers. “Aux heures de pointe, nombre de nos clients se plaignent de ne pas pouvoir trouver de place. Les robots qui accompagnent leurs propriétaires sont à l’évidence une gène pour la qualité de nos services” explique un porte-parole de la TOE.

Il n’y a pas que les clients de la TOE qui se plaignent de la présence des robots dans les lieux publics. Les restaurateurs, au travers de leurs représentations professionnelles, n’hésitent plus à refuser l’entrée de leurs salles aux robots : leur trop grand nombre empêchant le bon l’exercice de leur métier.

Cette grogne pourrait être interprétée comme une des nombreuses manifestations d’hostilité à l’égard des robots humanoïdes dans les rues de nos villes. Mais, il ne faut pas s’y tromper : c’est surtout la mise en évidence de la banalisation de l’utilisation du robot domestique. Les promoteurs du robot humanoïde pourraient se  réjouir de cette banalisation. Il n’en est rien : le vocabulaire utilisé par les Trains Omnibus Européens pour définir la présence du robot reste révélateur du refus dans lequel se drape la société civile : « bagage encombrant ».

 


Ce texte fait partie de la collection Carnets d’avenirschroniques radio diffusées sur radio RGB.

 


 

25 mars 2019