Un iceberg d’une taille hors du commun s’est détaché de la banquise au Nord Est du Groenland. La dérive qui dure depuis des semaines est surveillée par satellite, la taille de cette île de glace empêche toute intervention humaine ; l’ensemble des remorqueurs disponibles sur la planète ne suffirait pas à faire bouger le monstre.
Poussé par des vents propices et des courants inattendus, l’iceberg approche irrémédiablement des côtes norvégiennes. Cette approche inquiète les autorités européennes. Ce sont les gigantesques champs d’éoliennes du Nord de l’océan Atlantique qui risquent d’être balayés comme fétus de paille par le mastodonte.

Cet iceberg met en lumière la fragilité persistante de l’alimentation en énergie de nos sociétés modernes. Malgré la montée en puissance de sources d’énergie écologique (vents, marées, puits thermiques, magma…), le cœur du système de production reste le nucléaire avec des centrales de troisième génération, dite EPR, que les industriels font désormais durer le plus longtemps possible : ils ont en ligne de mire les réacteurs de cinquième génération, cherchant à faire l’impasse sur la quatrième de type Super Phoenix. La cinquième génération de réacteurs marquant un tournant historique : on passerait de la fission d’atomes lourds à la fusion d’atomes légers. Il en résulterait une pollution radioactive réduite et une quantité d’énergie produite décuplée à moyens équivalents.

Pour le moment, les spécialistes cherchent le moyen de contenir le rouleau compresseur qui se précipite sur le Nord de l’Europe. L’utilisation d’explosifs est envisagée afin de morceler l’iceberg en blocs plus petits. Avant toute intervention violente, l’iceberg sera visité afin de s’assurer qu’aucun animal ne s’y trouve prisonnier !

1 janv. 2008