Bien que dans les faits, de nombreuses personnes vivent déjà à El Sherida, les premiers colons n’arrivent officiellement qu’aujourd’hui sur ce qui fut le site de l’explosion d’un missile iranien.Fertile, au début du XXIe siècle, cette vallée, irriguée de l’eau du Jourdain, avait été rayée de la carte, le 3 novembre 2012, par le feu nucléaire. Cette même année est restée charnière dans l’histoire des relations internationales entre le monde arabo-musulman et l’état d’Israël, entre Occident et Orient.De manière incompréhensible, le missile avait évité toutes les contre-mesures israéliennes. Son lancement qualifié d’accidentel et jamais officialisé par les autorités iraniennes, explique peut-être des disfonctionnements salvateurs qui ont évité au monde une catastrophe qui n’avait pour précédent que Hiroshima et Nagasaki. C’est finalement dans cette vallée, à la jonction des états israéliens, libanais et jordaniens, que s’est abîmé le missile, faisant 3000 victimes, ressortissantes de ces trois nations ainsi que de Palestiniens. L’internationalisation des victimes et la peur du feu nucléaire mirent un frein aux répliques immédiates, donnant le temps aux diplomates de faire leur œuvre. L’expansion iranienne fit également les frais de cette explosion. Les pays arabes se désolidarisèrent de cet allié encombrant dans leurs démarches de normalisation politique et économique.Cette explosion avait marqué surtout la naissance de l’état Palestinien : La peur de l’horreur avait stigmatisé l’aberration de la situation géo-politique de la région. Les élans de générosité internationale pour décontaminer la vallée d’El Sharida aidèrent à la cristallisation de toutes les volontés qui jamais, à ce jour, n’avaient réussi à voir aboutir à la création de cet état. Malheureusement, les faits montrent que tout n’était pas réglé entre Israël et ses voisins arabes : « Israël est né de la Shoa. El Sherida est notre blessure, les cendres desquelles est née la Palestine » s’était exclamé Mehmet Al Sharawoui, le premier porte-parole de l’état palestinien. La phrase, qui, encore aujourd’hui, ne manque pas de déranger dans les rangs israéliens et qui garde les partis juifs extrémistes actifs, eux qui restent toujours opposés à la création de l’état de Palestine.

3 mars 2008