Depuis l’annonce officielle du lancement du concours d’architecture pour le projet de couverture du bras sud de la Seine, le long de l’île Saint Louis jusqu’à celle de la Cité, les conseils municipaux à la mairie de Paris s’enchaînent dans un climat délétère. Le fond du débat est l’avenir de la vie de la capitale.

Il y a les partisans d’une ville d’avenir, en mouvement, qui ne veulent plus de la ville musée, synonyme d’immobilisme. En face d’eux, les protecteurs du patrimoine historique et architectural de la ville resserrent leurs rangs et fourbissent leurs armes. Entre les deux, des voix tentent de se faire entendre, refusant les opinions tranchées nées de l’annonce du nouveau projet de la Maire. Le plus étonnant est que cette guerre d’opinion a fait éclater la majorité municipale et les partis politiques. Ainsi voit-on des élus de droite et de gauche faire, à quelques minutes d’intervalles, des déclarations sensiblement similaires.

Mais ce que ces joutes verbales, guère raisonnables, laissent entendre est bien plus grave. Il est évident que Paris a des choix à faire dans les années à venir. La France, carrefour de l’Europe, s’est reposée sur ses lauriers. Après l’ivresse olympique, Paris se réveille avec « la gueule de bois ».

La première destination touristique du monde ne l’a pas été seulement pour les atours de ses plus belles gargouilles ou de ses plus belles toiles accrochées aux murs du Louvre. C’est le pays dans son ensemble, économique et culturel, qui était cette destination touristique tant estimée. Il est une question à laquelle le Conseil Municipal de la ville de Paris pourrait tenter de répondre : Un centre économique tel que celui de la Défense a-t-il su faire sa révolution ? Car les sièges sociaux quittent la Défense et la France pour d’autres rives plus accueillantes.

30 avr. 2007