Elles étaient ce qui se faisait de mieux en matière d’urbanisme. Elles étaient des lieux de mode et de luxe. Elles furent surtout les premiers centres commerciaux. Après leurs heures de gloire, les galeries couvertes de Paris ont sombré dans un certain oubli…

Nouvelle ère, nouvel esprit et une planète bien bouleversée. Le demi-siècle qui vient de s’écouler a vu s’enchaîner des saisons de plus en plus radicales dans leurs manifestations. Dans le même temps, avec une urbanisation des populations qui ne fait que s’accélérer, s’est généralisé le refus de subir les désagréments de ces saisons. Comportement paradoxal au possible dans la mesure où un fort sentiment écologique, une prise de conscience planétaire, a vu également le jour durant cette même période. Quoi qu’il en soit, on voit fleurir dans tout Paris des projets qui essayent d’apporter du confort aux urbains.

Plusieurs architectes proposent des réinterprétations des anciennes galeries couvertes. Le principe est simple : doter les rues d’un toit de verre. Des quartiers traditionnellement piétonniers aux rues étroites, comme le quartier Montorgueil ou la rue de Lévis, ont montré leur vif intérêt pour ce projet. La municipalité ne s’est pas encore prononcée sur les divers impacts, mais, déjà ces projets soulèvent de nombreuses interrogations : Si le propos n’est pas de transformer les rues en « intérieur », comment justifier de telles dépenses énergétiques ?

D’autres posent des questions plus dérangeantes : Dans la mesure où on installera des portes (sas) aux extrémités de ces quartiers couverts, comment empêcher que ces mêmes quartiers ne deviennent pas, à terme, des quartiers privés ? Ne prend-on pas le risque de faire de Paris une ville cloisonnée ?

7 janv. 2007