Cette année, à l’occasion de la fête nationale, se présente un exercice difficile pour la présidente de la République. Elle va devoir défendre dans un même discours l’identité nationale pour plaire à l’aile la plus nationaliste de son électorat alors que tout au long de l’année, ses actes politiques montrent un attachement de plus en plus marqué au projet latent de nation européenne.

Depuis l’établissement de la Première Constitution européenne, la France, avec l’Allemagne, a mis toute son énergie dans la construction communautaire. La vieille Europe a su montrer ses capacités d’émulation, après des décennies d’atermoiement. Il n’empêche : une certaine tranche de la population française a du mal à se sentir pleinement européenne, leurs représentants élus « sont là pour défendre leurs intérêts ».

Les discours officiels sont toujours sujets à interprétation. Cette année, l’exercice sera d’autant plus délicat que chaque bord de l’opinion cherchera à faire dire au discours de la Présidente les paroles qui lui sont les plus favorables. La perspective de l’ouverture d’une nouvelle commission constitutionnelle européenne appelle aux grandes manœuvres : il faut placer ses hommes et ses idées !

Les politiciens, politologues et autres analystes tenteront également de sentir les prémices de ce qui pourrait être la future direction gouvernementale française au sein de l’Europe. L’engagement de la Présidente pour l’Europe est total, mais certains voudraient bien sentir les nuances qu’elle garde secrètes. Ces précisions concernent la Défense Nationale, l’Education et les Finances. Se refusant à parler de souverainisme, même dans le camp de la Présidente, on défend néanmoins certains domaines.

9 juil. 2007