La grossesse extra-utero a récemment passé les dernières barrières légales donnant accès au grand public européen à ce nouveau mode de procréation. Longtemps cantonné à un usage strictement médical – quand une grossesse in utero présentait de trop grands risques pour la santé de la mère et celle de l’enfant à naître – désormais, l’usage de l’utérus artificiel permet à toutes les femmes de concevoir un enfant sans les désagréments liés à cette forme de procréation, comme interrompre une carrière à peine débutée…

Cette nouvelle technologie vient ainsi rejoindre la cohorte des nombreuses autres dispositifs génétiques et biomécaniques aujourd’hui disponibles sur le marché des améliorations humaines.
L’utérus artificiel vient aussi agrandir la panoplie des moyens mis à la dispositions des couples homosexuels masculins pour qui l’enfant fait partie de leur projet de couple : après la gamétogénèse arficielle qui assure à aux couples homosexuels que l’enfant partage bien le patrimoine génétique de ses deux parents masculins ou féminins, l’utérus artificiel libère les couples homosexuels masculins de la recherche ou de la location d’un utérus féminin.

Contrainte et forcée, l’Europe a dû légiférer l’usage de l’utérus artificiel. En effet, les couples désirant faire appel à ce genre de grossesses quittaient tout simplement les frontières européennes pour des destinations moins sourcilleuses que leur pays d’origine sur ce genre d’usage. Malgré de nombreuses manifestations, les opposants à cette techniques n’auront pas pu s’opposer à sa légalisation.

L’Europe a néanmoins imposé quelques contraintes aux entreprises qui se sont engouffrées sur ce nouveau marché : parmi tout un arsenal législatif propre à nos vieilles démocraties, il est une disposition étonnante pour les “usagers” habituels de l’utérus biologique : les parents désirant concevoir un enfant au moyen d’un utérus artificiel doivent suivre une formation – une petite centaine d’heures – pour être, à terme, diplômés « parents éducateurs DE » ! Sans parler des belles publications, les « modes d’emploi de l’enfant » disent les mauvaises langues, qui accompagnent la délivrance de cet étrange diplôme. Ce dernier, de fait diplôme d’état, n’a cependant pas encore trouvé son équivalent à l’université !

7 janv. 2019