Choisir la couleur de peau de son enfant : un progrès et la fin du racisme ? | 02/05/2066

Nous avons appris qu’un laboratoire français avait trouvé le moyen de déterminer la couleur de la peau d’un individu. Cette option doit cependant être définie pendant les trois premiers mois de la gestation. Cette opération sera facturée environ dix mille euros dans un premier temps. La somme peut sembler un peu élevée, mais le probable succès de cette opération devrait faire chuter son prix dans les prochaines années. Le service marketing de l’entreprise suppose que les premiers clients inciteront par les suites leurs proches à choisir la couleur de peau de leur enfant. Si le racisme est de moins en moins présent dans le monde depuis déjà quelques décennies, cette technologie pose des questions éthiques. Le choix de la couleur de peau d’un individu peut-il être confié aux parents, ou ne faut-il pas attendre une technique permettant aux enfants de choisir par eux-mêmes leur couleur de peau ? Pour l’instant, cela n’est pas possible, et certains lobbies estiment que s’il est possible de changer son prénom et son nom de famille, la couleur de peau est une caractéristique pour l’heure immuable, même si certains laboratoires proposent déjà des pilules et crèmes permettant de modifier partiellement la couleur de la peau. Mais ces solutions sont ponctuelles, et la chirurgie esthétique dans ce domaine ne fournit que des résultats éphémères. Certains patients ressortent d’ailleurs très mécontents d’un blanchissement ou d’un brunissement.

Au vingtième siècle, la tendance était au blanchissement. De nombreux noirs souhaitaient ressembler aux blancs, et des stars comme Michael Jackson dépensaient des fortunes pour modifier leur couleur de peau. Puis, dans les années 2020-30, de nombreux blancs souhaitèrent devenir noirs, pour ressembler à des célébrités, comme des hommes politiques, des sportifs, des entrepreneurs ou des scientifiques de cette couleur. A cette époque, la mode de la peau noir se développa au point de motiver la recherche de méthodes permettant de déterminer la couleur de peau d’un enfant avant sa naissance.

Un couple de blancs pourra donc avoir un enfant noir, et un couple de noirs aura l’opportunité de donner naissance à un enfant blanc. Le racisme devrait être définitivement dépassé selon les inventeurs de cette biotechnologie. A moins que cette option soit victime du racisme, justement, et qu’elle n’intéresse qu’une faible partie de la population. Si la tendance était au métissage de la population mondiale, en raison du grand succès du multiculturalisme, certaines dérives sont déjà envisagées. Des partis d’extrême droite ont déjà affirmé leur satisfaction car cette technique permettrait selon eux d’éviter le métissage. Dans certains pays, il est même envisagé de rendre obligatoire la couleur blanche des enfants, non seulement pour les couples mixtes mais aussi pour les couples noirs. Le problème du racisme est loin d’être résolu et cette technique potentiellement révolutionnaire pourrait générer des situations ubuesques et faire ressortir de vieux réflexes racistes présents dans la plupart des sociétés, presque à toutes les époques.

2 mai 2016