The flags of the 27 EU Member States following enlargement on 1 January 2007

JEAN-MARIE LE PEN, MAURRAS ET CONSORTS doivent se retourner dans leur tombes. Au moment oû le grand débat intra-communautaire sur l’identité européenne bat son plein et réveille, malheureusement, de vieilles angoisses nationalistes, les statuts d’un nouveau parti politique nationaliste européen (le PNE, à ne pas confondre avec les PNE, Parcs Naturels Européens) viennent d’être déposés à la Cour de Justice Européenne de Bruxelles.

Le contexte du débat européen sur l’identité communautaire (le terme de nation n’est toujours pas été accepté par les nombreux opposants et pays membres à cette Nation Européenne qui chaque jour prend de plus en plus corps, malgré eux) a sûrement été favorables à l’émergence de ce nouveau parti politique qui, bien plus que de rassembler d’anciennes formations politiques issues de partis traditionnellement situés à l’extrême droite de l’échiquier politique et figés sur des motifs de revendications qui trouvent de moins en moins écho dans l’électorat européen, reconnait implicitement cette nation qu’ils abhorrent « pour mieux la combattre » souligne le porte-parole de cette formation qui dérange et interroge.

Les fondateurs de ce parti veulent paradoxalement peser dans le débat de cette identité européenne en remettant au goût du jour ce qui, selon eux, doit être rappelé dans cette quête d’identité communautaire : une histoire commune millenaire et l’héritage issu de la chrétienté, seul point commun partagé par la majeure partie des pays membres de la Communauté Européenne. Ils n’hésitent pas à rappeler que le drapeau européen est d’inspiration chrétienne : le nombre d’étoiles, douze, est fixe. Il ne correspond pas au nombre d’états membres, pas plus qu’aux nombres des pays fondateurs mais c’est le nombre d’étoiles que porte la mère de Dieu dans l’Apocalypse de St Jean.

Et les vieux fantômes ressurgissent tels des monstres du Loch Ness, insaisissables : Quelles sont les frontières de l’Europe ? Un pays doit-il avoir une vocation européenne pour intégrer la Communauté ? Y a-t-il une culture européenne ?

La situation est tellement complexe que les théoriciens de cette nouvelle Extrême Droite se voient obligé d’envisager le nation européenne, sans la nommer. Ce serait, semble-t-il le meilleur moyen de « figer » la géographie de l’Europe. Intégrer une nation étant plus difficile d’intégrer une communauté de nations, cet axiome part du bon sens… Mais combien de temps le pari de ce nouveau parti va-t-il tenir dans ce qui ressemble plus à un grand écart contre nature. Ses revendications ne vont-elles pas, en définitive, aller dans le sens de cette intégration nationale de l’Europe telle que l’y incitent diverses organisations internationales non politiques comme la FIFA ?

© Olivier Parent – prospective.lecomptoir2.pro

11 janv. 2010