Clonages humains | Des fausses identités pour se fondre dans la masse | 07/10/2069

Partout dans le monde, s’accumule un nouveau genre de dossiers dans les bureaux des secrétariats d’instruction judiciaire. Qu’elles proviennent d’employeurs, des clients ou même de conjoints suspicieux, le nombre de plaintes pour falsification d’identité ne cesse de croître.

Ces plaintes portent toutes sur la même interrogation : il y a-t-il des clones parmi nous ?

Malgré le moratoire mondiale qui interdit le clonage reproductif, le nombre de clones dans le monde ne cesse de s’accroître si l’on en croit les chiffres issus des prétoires.

Les événements de 27 – les sectes cloneuses démantelées – avaient donné le ton du comportement à tenir : les clones libérés n’eurent de cesse de se faire oublier. Trente-six ans plus tard, on estime le nombre de clones à 1 200 000. Cette population clandestine est répartie sur l’ensemble de la planète. 

Le richissime illuminé qui se faisait cloner pour survivre à lui-même est passé de mode. Aujourd’hui, ce sont principalement des personnes seules, hommes ou femmes, qui font appel à des laboratoires clandestins afin obtenir une descendance par voie de clonage. Ces laboratoires de trouvent principalement en Corée ou en Israël, ou bien encore dans certains pays d’Afrique équatoriale.

Les actuels débats à la Commission législative de l’ONU et les passions qu’ils déclenchent nous confirment que le droit international n’a pas anticipé l’arrivée des clones. Les procédures judiciaires qui se multiplient nous apprennent également que la société civile, peu importe où l’on se situe sur la planète, n’est pas prête à accepter les clones en son sein.

Si les clients de ce procédé de procréation les appellent « mon enfant », d’autres ne voient dans les clones que des monstres : c’est l’époux qui divorce, la patiente qui refuse les soins de l’infirmier, le patron qui renvoie son collaborateur… Tous ces refus ont les mêmes raisons : il existait un doute sur l’identité de la personne concernée. La plus part du temps les doutes naissent et son entretenus par la médisance. Il n’empêche : le mal est fait avec la procédure qui se déclenche. 

Le besoin légitime de reconnaissance des clones commence à faire connaître. Mais sans reconnaissance officielle, les clones resteront contraints à un suicide social : fuir pour ne pas être dénoncé !

 

 


Ce texte fait partie de la collection « Carnets d’avenirs »chroniques radio diffusées sur radio RGB.

7 oct. 2019