DES GENS ORDINAIRES ou « l’humain est une donnée comme les autres » | inCyber News

Nouvelle contribution
d’Olivier Parent à
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En avril, la série Black Mirror nous a offert sa nouvelle livraison, cru 2025. Celle-ci comporte six épisodes. La plupart de ces épisodes ont en commun de traiter l’émergence d’outils de virtualisation du réel ainsi que leurs conséquences pour les individus et la société. Ainsi, le premier épisode de cette nouvelle saison, « Des gens ordinaires », commence-t-il par nous proposer une réflexion sur la marchandisation de la nature humaine… Vaste programme, traité avec autant de crudité implacable et lucide que de brio ! 

Rivermind : une âme dans le Cloud ?

L’épisode 1 de la saison 7 de la série Black Mirror débute par la mise en œuvre d’un postulat voulu, espéré, attendu par les Transhumanistes. Il s’agit de la digitalisation de la personne humaine, sa personnalité, sa mémoire, ses expériences… Ainsi, Amanda, l’héroïne malgré elle de cette histoire, à la suite d’un accident cérébral, se voit appliquée les services de Rivermind, un dispositif qui délocalise les données qui constituent sa personnalité sur des serveurs distants, comme nous le faisons toutes et tous avec nos données Cloud. Si ce n’est que là, ce sont ses capacités d’interaction sociale, ses souvenirs, son être agissant qui se trouvent déporté dans des serveurs distants. Tout ceci n’étant pas sans conséquences… c’est tout le propos de cet épisode.

On peut s’accorder avec les Transhumanistes pour voir dans la perspective – lointaine – du passage du substrat biologique de la personne humaine à celui artificiel une réelle avancée, la mort de la mort, selon leur propre expression. On est aussi en droit de n’y voir que le fantasme d’un courant de pensée qui, au nom d’une Singularité qui se fait attendre et de tout ce que la technologie peut et pourra apporter à l’humanité, refuse d’envisager la mort comme une fatalité. Au pire, cette « mort de la mort » ne serait qu’un déni d’évidence, cet technologie si elle arrivait à maturité provoquant sûrement une rupture d’équité, son accès « plein » étant sans aucun doute soumis à arbitrage financier, n’est-ce pas déjà ce que nous expérimentons dans nos usages informatiques déportés ou ceux de nos IA ? Il faut surtout interroger ce qui se cache derrière ces déclarations « Singularité », « digitalisation de la personne humaine », « mort de la mort »… 

La suite sur DES GENS ORDINAIRES ou « l’humain est une donnée comme les autres »

22 mai 2025