PASSENGERS ou « Le jour où l’humanité sortira de son jardin d’enfant, le Système solaire » | Space’ibles 2017 | Ce que la SF nous dit sur demain
Deux ou trois choses que « PASSENGERS », le film de Morten Tyldum, nous dit sur demain… 

« Dis-moi quel film tu regardes, je te dirai quel avenir tu te prépares », parole de prospectiviste !

Avec

 


Une production Le Comptoir Prospectiviste/Futurhebdo
pour Space’ibles


Les analyses prospectives des films sur le site de Space’ibles

 


Réalisation :  Morten Tyldum
Scénario : Jon Spaihts librement adapté de la nouvelle de Philip K. Dick «Le voyage gelé»
Acteurs principaux : Jennifer Lawrence, Chris Pratt
Production/Distribution : Sony Pictures Entertainment, Original Film, Village Roadshow Pictures / Sony Pictures
Durée : 116 minutes
Année : 2016

 

Chronique d’analyse prospectiviste conçue en collaboration avec Space’ibles, l’Observatoire Français de Prospective Spatiale, initiative du CNES.

 


 

 

 

Le film Passengers, de Morten Tyldum, est une tentative de grand écart : rassembler Science-Fiction et romance ! Sur le papier, tous les ingrédients sont là : Jim Preston est beau et jeune. Il est joué par Chris Pratt . Elle, Aurora, n’en est pas moins belle et tout aussi jeune. C’est Jennifer Lawrence qui lui prête sa plastique ! Et le destin les réunit, malgré eux, comme des naufragés sur une île déserte.

L’île de nos deux Robinson de l’espace se nomme l’Avalon. C’est un vaisseau spatial qui transporte dans ses soutes 5000 colons et tout le matériel nécessaire pour poursuivre la terraformation de la planète Homestead II. Homestead est le nom de la compagnie qui organise et finance cette colonisation interstellaire.

L’Avalon est le fleuron de la flotte spatiale de l’entreprise Homestead. Et le film nous renseigne sur quelques éléments techniques de ce vaisseaux spatial interstellaire. L’une de ces informations est qu’il mesure 1 kilomètre de long. Une autre est que, au moment de l’action du film, il se déplace à 50% de C, la vitesse de la lumière. Une autre encore est qu’il est toujours en phase d’accélération : son réacteur fonctionne. D’ailleurs, le héro n’échappera que de peu de se trouver plongé dans la fournaise de ce qui pourrait être un réacteur à fusion nucléaire, c’est en tout cas les informations que donne la production du film. A l’avant du vaisseau, se déploie un bouclier. Est-il thermique ? En tout cas, il n’est pas électromagnétique aux vues des flammes déclenchées par la destruction des débris interstellaires qui se trouvent sur le chemin de l’Avalon. Ainsi, le mystère reste entier à propos de la technologie qui protège — mal, et c’est pourtant le premier pretexte du film — l’Avalon.

On peut juste rappeler qu’à 50% de la vitesse de la lumière, le chaque atome qui frapperait l’Avalon — et le vide interstellaire est plein de ces atomes — provoquerait une dangereuse radioactivité abord de l’Avalon… c’est pourquoi les projets de boucliers à déployer autour d’un vaisseau spatial relativiste — bouclier qui demeurent sur les tables à dessin, et cela encore pour de nombreuses décennies — envisagent un bouclier magnétique qui envelopperait le vaisseau d’une bulle électromagnétique d’un rayon qui se compterait en centaines de milliers de kilomètres, un peu comme la magnétosphère de notre planète la protège des particules à hautes énergies qui proviennent du soleil ! Mais alors, dans le film, avec un bouclier capable de détruire les débris qui se trouvent sur le chemin de l’Avalon, objets dont les masses se comptent en grammes ou même apparement en kilogrammes, des roches heurtées à 50% de la vitesse de la lumière… que se passerait-il ? Et bien, chaque impact provoquerait, à l’avant de l’Avalon, l’équivalent de l’explosion d’une bombe nucléaire, la puissance de l’explosion étant bien évidemment proportionnelle à la masse de la roche percutée par le bouclier de l’Avalon ! Autant le dire, au delà de quelques grammes, la puissance de ces hypothétiques explosion dépasseraient les capacités d’absorption de n’importe quel système. Ce serait comme essayer de contenir la puissance d’un mini soleil !

Mieux vaut alors calculer d’emblée une route qui évite les champs de débris…

Dernière information utile : l’action du film se déroule à peu près trente ans après le début d’un voyage prévu pour durer 120 ans. Les passagers étant censés demeurer en hibernation tout au long du voyage. On peut tout de suite noter que le système d’hibernation embarqué à bord de l’Avalon garde les corps à l’air et en pesanteur artificielle due à la rotation du vaisseau sur lui-même. Mais, ces conditions — parmi d’autres — sont-elles les meilleures pour conserver des corps immobiles pendant 120 ans, sachant que sur Terre, les escarres apparaissent après quelques jours d’immobilité chez les personnes malades au point de ne plus bouger ? Les muqueuses et les yeux supporteront-ils 120 années d’hibernation ? Sans parler du système digestif et urinaire. 120 années d’inactivité, même seulement 30 comme c’est le cas pour nos deux héros… et tout redémarrerait en quelques minutes, comme le montre le film. Ne faudrait-il pas commencer par envisager de voyager en apesanteur et en milieux aqueux ? Le reste des questions levées resteront à être développées par cette humanité voyageuse…

Cependant et concernant le seul vaisseau interstellaire Avalon, avec tous les éléments collectés, on se trouve quasiment dans la même situation que Roland Lehoucq lors d’une conférence qu’il a donné, fin 2016, au CNES. Avec ce genre d’informations, il a pu retracer le plan de vol d’un autre vaisseau spatial. Il s’agissait du Venture Star, le vaisseau interstellaire du film Avatar qui relie la Terre à Pandora, une lune qui graviterait autour d’une des planètes du système Alpha du Centaure, le système solaire le plus proche de la Terre, à un peu plus de 4 années-lumière. A partir de ce plan de vol et en y appliquant – sûrement abusivement – une règle de trois, on peut déduire le plan de vol de l’Avalon, en gardant comme vitesse de croisière à atteindre celle du Venture Star, c’est à dire une vitesse de deux tiers de celle de la lumière. Ce plan de vol se répartit en trois temps : période d’accélération, vol à vitesse constante (ne nécessitant aucun apport d’énergie dans le vide interstellaire) et période de décélération d’une même durée que celle d’accélération.

Quelques calculs permettent d’obtenir une période d’accélération de 40 années suivit d’un vol à vitesse de croisière de 0,66 C pendant 40 nouvelles années. Et on finit par 40 années de décélération. On peut également déduire de ce plan de vol que la planète Homestead II, la destination de l’Avalon, se trouve à environ 56 années lumière. Mais, si Roland Lehoucq considère que le Venture Star, du film Avatar, accélère et décélère à 1G sur deux périodes de 280 jours chacune, l’Avalon lui n’aurait à sa disposition qu’une force de 33 millièmes de G pour accélérer et décélérer. Et c’est là que la réalité du film est percutée par la réalité de la physique, cette maîtresse exigeante qui n’accorde que peu de concessions aux approximations. En effet, Roland Lehoucq accorde au Venture Star un rapport — apparent — de volume de charge utile sur volume de matière réactive — les grosses sphères à situées à l’extrémité du vaisseau comparées à la minuscule cellule de vie cylindrique et les diverses soutes — de l’ordre de 1 pour 230, avec un matériau hautement réactif, en l’occurrence l’antimatière, qui a un rendement énergétique (énergie utile issue du carburant embarqué, sans tenir compte des pertes inhérentes à tout fonctionnement) de l’ordre de 60%. L’Avalon, lui, serait doté d’un système de propulsion à base de fusion nucléaire. Or, un tel procédé n’a un rendement que de 0,4% avec une vitesse d’éjection (à la sortie du moteur) dix fois moins rapide que celle obtenue avec un réacteur à antimatière…

Quand on applique — toujours grossièrement — notre chère règle de trois au voyage de 120 ans de l’Avalon, on découvre qu’il manque à l’Avalon au moins six sphères de près de 700 mètres de diamètres, des réservoirs pleins d’hydrogène sous forme d’isotope qui, un jour sur Terre, d’ici 60 à 70 ans de notre présent, réagiront au cœur de Iter, à Cadarache, dans le sud de la France. On peut noter ici que, quand on allumera Iter pour la première fois, on ne fera réagir que quelques grammes de deutérium et de tritium, ces formes de l’hydrogène naturellement peu accessibles dans la nature, surtout dans le cas du tritium… Mais, admettons que, dans le film, l’Avalon soit pourvu de cet « appendice » et soit ainsi devenu à peu près réaliste même s’il demeure, et ce pour longtemps, inaccessible à l’ingénierie humaine. On peut désormais se poser des questions au-delà de la sphère purement technologique.

La première d’entre elles pourrait être de s’interroger sur cette humanité qui aura dû coloniser le système solaire, avant d’envisager de partir à la conquête des espaces interstellaires. Mars aura-t-elle été elle aussi terraformée ? Dans ce cas aura-t-elle servi de “Bêta test” avant de lancer les terraformations au-delà, bien au-delà du système solaire afin de coloniser durablement d’autres mondes ?

Et puis, l’Avalon est le genre de vaisseau à être bâti en apesanteur, que le chantier spatial soit en orbite autour d’une planète ou d’une lune. Il pourrait encore être construit à proximité d’une station spatiale située à un point Lagrange d’un de ces corps célestes. Les points Lagrange étant ces lieux de — relative — stabilité gravitationnelle situés à proximité d’un corps tournant autour d’un autre, d’une lune qui tourne autour d’une planète ou d’une planète qui elle tourne autour de son étoile. Évoquer plusieurs possibilités de « ports d’attache » pour l’Avalon permet ainsi de mettre en lumière la nécessaire industrialisation du milieu spatial et sous-entend la nécessaire exploitation minière de ce même milieu spatial pour fournir les matériaux nécessaire à la construction du géant Avalon. Cette même industrialisation spatiale est indispensable pour remplir les réservoir du vaisseau. En effet, si le deutérium est présent en relativement grande proportion dans l’eau terrestre, et que l’on remplisse les réservoir de l’Avalon de deutérium terrestre, il faudrait ajouter aux coûts d’extraction les coûts de mise en orbite circumterrestre de ce fret. La Terre, du fait de sa taille, impose un coût énergétique relativement important pour chaque volume mis en orbite. A titre d’exemple, le rapport charge utile sur carburant de l’actuelle fusée Ariane V est de l’ordre de 1 pour 30. Donc pour 20 tonnes à mettre en orbite, il faut 600 tonnes de carburant chimique. Ce dernier a le plus mauvais ratio de rentabilité des différents systèmes de propulsion imaginés aussi bien par les ingénieurs que les auteurs de science-fiction, mais on a pas trouvé mieux quand on navigue dans l’atmosphère d’une planète sur laquelle habite près de 7 milliards d’humains. Pour réduire le coût du plein de l’Avalon, il faudra donc vraisemblablement aller chercher de l’eau sur des corps célestes du système solaire, corps plus petits que le Terre donc doté d’une plus faible gravité, afin d’en extraire les produits nécessaires au fonctionnement des propulseurs de l’Avalon. Mais alors, où aller chercher cet hydrogène ? Dans la ceinture d’astéroïdes qui s’étend entre Mars et Jupiter ? Sur une des lunes des planètes gazeuses géantes du système solaire ? Ce pourrait être sur Encelade autour de Saturne ou bien encore Europe ou Ganymède, ces dernières gravitant autour de Jupiter… Laissons le choix final à l’humanité de cet avenir lointain !

On peut juste noter que par soucis d’économies, il serait judicieux d’opter pour une fusion deutérium-deutérium et non deutérium-tritium comme il est prévu dans Iter, pour “faire le plein” des réservoirs de l’Avalon. En effet, contrairement au deutérium, le tritium est très rare à l’état naturel. Celui-ci, dans cet avenir, sera vraisemblablement gardé pour la production énergétique en réacteur à fusion nucléaire. Les réacteurs de l’Avalon n’ont pas besoin de la rentabilité énergétique d’un tel réacteur. Ils doivent fonctionner longtemps, très longtemps : une accélération faible mais sur 40 ans ! On peut d’ailleurs noter que cette faible accélération est finalement plutôt compatible avec la taille, et donc la masse de l’Avalon…

Une chose est sûre, c’est que l’industrialisation de l’espace s’accompagnera dans le même temps d’une “urbanisation” de l’espace. En effet, si l’on peut comparer les conditions de vie dans l’espace, à bord d’une station spatiale, sur une lune d’une des géantes gazeuses ou bien encore à l’intérieur d’un astéroïde évidé et mis en rotation pour créer une gravité artificielle… à celles des équipes à bord des plateformes de forage pétrolier ou à celles des équipes de recherches en Antarctique, ces équipes peuvent néanmoins rentrer chez elles, revenir à des conditions de vie moins extrêmes après quelques heures de voyages… quelques jours en cas de conditions climatiques particulièrement défavorables. Alors que dans l’espace, même avec des systèmes de propulsion améliorés par rapport à ce que notre temps sait faire, n’importe quel équipage déployé dans le système solaire sera à des mois de voyage à destination de la Terre et de conditions de vie dans lesquelles ont ne risque pas en permanence d’être asphyxié, irradié, congelé en cas de panne des systèmes de survie… Il n’y a que les “martiens” qui une fois tous les 26 mois pourraient bénéficier d’un retour sur terre calculé en semaines et non en mois, quand les deux planètes sont au plus proche l’une de l’autre.

Donc, avec le déploiement des moyens de productions industriel tels qu’ils ont été évoqués, l’humanité déploiera aussi toutes les infrastructures qui permettront aux humains du futur de vivre pleinement et en toute — relative — sécurité loin de l’enveloppe protectrice de l’atmosphère de la planète Terre. Les architectes et les urbanistes de l’espace devront se poser les mêmes questions que celles que l’on se pose sur Terre quand on construit une ville nouvelle. Il faut tout prévoir, des loisirs à la santé. Et ce sont nombre de métiers que seront créés ou qui auront évolués pour construire, maintenir et développer ces futurs milieux de vie. La microgravité sur une lune de Saturne impliquera certains développement en design d’objets, quand la vie dans une station spatiale cylindrique en appellera d’autres, ne serait-ce parce que dans ce genre de station ou dans un astéroïde évidé le mot plat ne veut plus rien dire. Pour qu’un objet ne tombe pas de la table, celle-ci devra épouser la courbure de la circonférence en fonction de sa distance à l’axe de rotation de la station. Une table de niveau 1, au plancher le plus éloigné de l’axe de rotation ne pourra pas être utilisée dans les étages supérieurs au risque de voir les objets les plus lisses et les liquides s’enfuirent vers les bords parallèles à l’axe de rotation. De même, les lits devront systématiquement être installés parallèlement à ce même axe de rotation. S’ils étaient installés perpendiculairement à l’axe de rotation, l’usage d’un lit plat, donnerait au dormeur l’impression d’avoir la tête et les pieds lourds et le bassin léger… à moins d’utiliser un lit courbé comme on le fera pour les tables… Et puis, en termes de développement humain, qu’est ce que cela signifiera de naître, grandir et vivre en microgravité, dans un espace courbe ? Car, il ne faut pas se leurrer : même si dans un premier temps, les naissances auront sûrement été interdites hors de la sphère terrestre, il y aura rapidement des enfants de l’espace… Alors, que deviendront-ils ? Voilà encore des réponses auxquelles cette humanité du future aura dû trouver des réponses pour assurer son expansion au-delà des limites du système solaire.

Pendant ce temps, à bord de l’Avalon, le voyage est prévu durer 125 ans pour le trajet aller. Et l’héroïne, Aurora, envisage d’être de retour sur Terre 250 ans après son départ, cumulant à nouveau les 125 années d’un voyage de retour. Cependant, pour l’humanité restée sur Terre ou dans le système solaire, l’Avalon ne sera de retour que près de 300 ans après son départ. Cette différence de perception de la durée de ce voyage, suivant que l’on reste sur Terre ou qu’on soit à bord de l’Avalon, vient de la vitesse de l’Avalon qui s’approche sensiblement de celle de la lumière. La Relativité d’Einstein, théorie conçue au début du XXe siècle et vérifiée tout au long de ce même siècle énonce qu’il n’existe pas de temps absolu car la vitesse d’écoulement du temps, la durée, est relative à la vitesse de déplacement du voyageur par rapport à son point de départ. En pratique, l’écoulement de la durée qui mesure le temps ralentit plus on s’approche de la vitesse de la lumière. Si bien que pour les passagers de l’Avalon le voyage dure 250 alors que pour la Terre il aura duré 300 ans.

Mais, au bout de ses 300 ans de voyage, quelle Terre, quelle société retrouvera Aurora ? Déjà, ses chroniques, sûrement envoyées au fur et à mesure de leur écriture, seront arrivées un demi-siècle avant son retour sur Terre… Donc, à son atterrissage, au mieux, elle fait partie des classiques de la littérature contemporaine de récits de voyage, à l’instar d’un Claude Levi-Strauss ou d’un Heinrich Harrer avec ses Sept ans d’aventures au Tibet… au pire, elle n’intéressera le public de la Terre que le temps d’un éventuel direct de quelques secondes, sur les réseaux, pour sombrer dans l’oubli, au propre comme au figuré… Car, malgré son voyage de plus de 110 années-lumière, pour la Terre du futur, elle ne sera qu’une relique vivante mais bien vieille, de près de 300 ans… Imaginez un hibernatus vieux de 3 siècles qui se réveillerait dans notre temps présent, en France. Il se serait endormi… en 1717. A cette époque, le petit Louis XV, agé de 7 ans, est sur le trône de France depuis deux années. Le Régent, Philippe d’Orléans, nomme Henri d’Aguesseau Chancelier de France. Cette installation marque l’apogée du parti Janséniste. En avril, Voltaire est embastillé, accusé de pamphlets contre le Régent… Et le Trésor cherche toujours le moyen d’éponger les dettes laissées par Louis XIV : on voit se généraliser l’usage de la monnaie-papier, système développé par l’écossais Law et mis en application en France à cette époque non sans quelques effets spéculatifs… Donc : une grande année pour partir en voyage pendant 300 ans et découvrir le monde de demain ! On peut sans mal imaginer le choc pour notre voyageur en découvrant la société multiculturelle de ce début de vingt-et-unième siècle, les médias, l’informatique, les automobiles bientôt autonomes, les avions, les fusées, la guerre technologique et ses horreurs, les dérèglements climatiques… Le grand-écart que devra encaisser notre Hibernatus sera le même que celui qu’Aurora aura à maîtriser. Mais qui peut savoir ce que sera la société humaine dans 3 siècles ? Et Aurora aura aussi à gérer l’évolution qu’aura immanquablement subit du langage, elle qui, à son débarquement, parlera une langue vieille de trois siècles… Aurora, la journaliste venue du passé, écrira une langue sûrement désuète, en ayant perdu ce qui fait la richesse du langage : les expressions idiomatiques, celles qui sont au-delà de la simple juxtaposition des lettres et des mots mais intimement liées à la culture contemporaine. Et comprendra-t-elle les mœurs d’une humanité plus vieille de trois siècles ? A moins qu’elle ne représentera un témoignage d’un temps que cette humanité future réprouve ? En termes de mœurs, de politique, de comportements individuels ou collectifs…

Il a été dit que l’entreprise Homestead a déjà organiser des milliers de voyage similaires à celui qu’entreprend Aurora. Donc, il existe vraisemblablement d’autres vaisseaux avec des équipages de 50 ou 100 personnes. Membres d’équipage qui à chaque voyage subissent le décalage temporel dont Aurora veut faire ses choux gras d’écrivain. Il est fort probable que la société du futur intègre ces personnes au nom d’un respect bienveillant des personnes et des cultures, dans la mesure où le voyageur ne fasse pas de vague… Et puis, si les valeurs financières, minières, technologiques qui remplissent les soutes de l’Avalon pour la Terre ne sont guère évoquées, mais elles devront exister si l’humanité veut construire une économie sur la conquête de l’espace, le retour d’Aurora ne risque-t-il pas d’être tout simplement éclipsé par les considérations économiques ?

On peut peut juste rappeler que bien que les notions relativistes qui font que le voyage dure plus longtemps sur terre que pour les voyageurs semblent très éloignées de toutes considérations quotidiennes, néanmoins elles les percutent. C’est le cas avec nos chers GPS qui déterminent leurs positions à la surface de la Terre en fonctions de signaux électromagnétiques émis par des satellites en orbites autour de la planète. Les calculs qu’effectue le GPS sur la base de ces informations doivent prendre en compte la Relativité d’Einstein, cette relativité de la vitesse d’écoulement de la mesure du temps : les satellites, au dessus de nos têtes, se déplacent à près de 14 000 km/h. Or, bien que l’on soit encore loin d’une fraction remarquable de C, la vitesse de la lumière — à 14000 km/h, les satellites se déplacent à 0,0013% de C — sans prise en compte de la Relativité, pas de positionnement correct à la surface de la Terre. Les erreurs cumulées seraient de plusieurs kilomètres par jour. Dans les voitures, ce serait alors le retour des disputes de couples autour de la bonne vieille carte de papier !

Après quelques aspect sociaux et comportementaux liés à la conquête de l’espace, on peut aussi poser quelques questions d’ordre économique et politique. Dans l’avenir de l’humanité sous-tendu dans le film Passengers, on peut légitimement s’interroger sur ce monde dans lequel une entreprise, en l’occurrence Homestead, est prête à investir de dizaines ou même plus vraisemblablement des centaines de milliards de dollars, ou de toutes autres valeurs qui aura cours dans l’avenir de l’humanité, en espérant un retour sur investissement dans plusieurs décennies… trois siècles dans le cas de l’Avalon, le temps que celui-ci reviennent vers la Terre.

Il a été dit que l’entreprise Homestead a vraisemblablement organisé des milliers de voyages vers des colonies hors Terre. Ces voyages auraient-ils tous eu comme destinations Homestead II ? Sûrement pas car, si il y a une planète terraformée Homestead II, c’est qu’il y a une Homestead I. Et, on peut postuler que cette dernière planète soit plus proche de la Terre que ne l’est Homestead I. Dans le volume d’espace d’un rayon de moins de 50 années-lumière, volume centré sur notre planète, il y a près 1300 étoiles, d’Alpha Centauri à Mu Arae — à l’œil nu, on ne voit que 10% d’entre elles — autour desquelles graviteraient 1800 planètes. Combien d’entre elles sont en orbite autour de leur étoile dans la zone habitable qui permet la présence d’eau liquide ? Combien sont terraformables, à coût raisonnable, afin de recevoir la vie telle que nous la connaissons ? 1 sur 10 ? 1 sur 100, sur 1000 ? Pour répondre à cette question, il va falloir attendre que les prochaines générations de télescopes soient mis en service, qu’ils soient terrestres (2024 pour le ELT européen) ou spatiaux (2018 pour le James-Webb). Et encore, l’humanité future ne pourra pas faire l’économie de l’envoi de sondes automatiques vers les potentielle candidates à la terraformation avant d’envoyer les premiers colons, qui seront sûrement des techniciens qui accepteront de vivre des années en vase clos, au cœur d’une base pressurisée, avant que la planète élue ne fournisse une atmosphère suffisamment dense pour les êtres humains. Mais peut-être que leur sort sera-t-il enviable en comparaison des humains qui seront tenus de vivre dans des stations spatiales en orbite autour des grandes planètes gazeuses du système solaire, planètes si éloignées du soleil que celui-ci n’apparaîtrait que comme une grosse étoile ne fournissant qu’un tenu bain de lumière…

Quoiqu’il en soit, il faut que le voyage aller-retour Terre-colonnie soit rentable pour l’entreprise Homestead. Alors que rapporte les vaisseaux qui font la navettes entre la Terre et ses colonies ? Qu’a l’Avalon dans ses soutes qui justifie le coût d’un voyage de retour ? Sachant que dans le cas d’une colonisation avec terraformation, on pourrait à priori envisager que tout matériel transporté deviennent utile pour les colons. Donc, démontage et recyclage à l’arrivée. De plus, si le voyage de retour est envisagé, c’est que les infrastructures industrielles spatiales sont déjà très développées autour d’Homestead II et dans son système solaire afin d’assurer le remplissage des réservoirs de l’Avalon. Cela ne se met pas en œuvre dès le premier voyage…

Dans le film Avatar de James Cameron, c’est l’Unobtainium qui justifie les voyages interstellaires. Ce matériau a l’étonnante capacité d’annuler, de compenser l’effet de la gravité. Si ce matériau quasi miraculeux existait, il justifierait à lui seul des voyages aux coûts astronomiques afin de le ramener sur Terre. L’antigravité tient de la pierre philosophale : l’humanité en a rêvé pendant des siècles sans jamais les obtenir. D’ailleurs, dans Le films Avatar, le nom de l’élément qui justifie la colonisation de Pandora, élément qu’on ne saurait pas où placer dans le tableau périodique, est un néologisme construit autour de l’anglais « to obtain », obtenir, avec le préfix privatif« un » et le suffixe latinisant et scientifique « ium », avec lequel on a construit les noms des derniers éléments découverts ou forgés dans les centrales nucléaires ou les accélérateurs de particules de l’humanité. Ce nom signifie que James Cameron le considère comme un artifice improbable mais nécessaire à son intrigue : il fallait trouver une valeur suffisamment extraordinaire pour justifier les comportements colonialistes et violents des humains à l’égard des habitants de Pandora, pour justifier le coût des voyages ramenant sur Terre un matériau qui, s’il existait, provoquerait une révolution technologique et industrielle… Mais, si dans le film Avatar, un aller-retour Terre-Pandora représente environ 7,5 années de voyage en temps terrestre, dans le film Passengers, on a multiplier la distance à parcourir par plus de 13 et le temps de voyage par 40 !

Alors, quelles valeurs peuvent produire, fournir à l’économie de la Terre les colonies outre espace interstellaire qui justifient un investissement sur plusieurs siècles ? Et comment garantir la valeur d’une telle cargaison sur trois siècles ? De manière caricaturale, c’est comme tenter de garantir la cargaison d’un grand voiler du XVIIe siècle qui, dans ses soutes, aurait le carburant le plus essentiel de l’époque : de l’avoine !

Un indice à explorer : dans le film Passengers, on apprend que, tout au long de leur vie, les colons concèdent, par voie de contrat, 20% de leurs revenus à l’entreprise Homestead. Mais cet impôt privé est-il suffisant pour assurer la rentabilité d’une telle colonisation ? Et comment transmettre et injecter dans l’économie humaine et spatiale les valeurs collectées auprès des colons quand la vitesse de transmission des informations restent limitées à la vitesse de la lumière ?  Comment construire une économie interstellaire quand, entre la Terre et la colonie Homestead II, il faut 112 ans pour envoyer un message et en recevoir la réponse ? L’entreprise a-t-elle sur place une “police” pour assurer la préservation de ses intérêts entre deux voyages du vaisseau séculaire interstellaire ? Trois cents ans sans avoir de contacts physiques avec les représentant de la planète mère de l’humanité, n’est-ce pas trop long pour maintenir des liens forts avec cette lointaine planète ? Et puis, d’ailleurs, pourquoi Homestead II ne finirait-elle pas par déclarer son indépendance, après quelques siècles de “soumission” à l’ordre économique et financier d’une entreprise bien trop éloignée des considération des colons ?

Surtout que, indépendamment des “cargaisons” qu’apporte l’Avalon, la population de Homestead va croître. En partant d’une fertilité, optimiste, de 3 enfants par femme appliquée à une population de 5000 mille adultes — la cargaison type de l’Avalon — après 20 années, on passe à 12 500 individus dont 7500 sont à nouveau aptes à procréer. On peut considérer qu’il faut attendre une soixantaine d’années pour « récupérer » une population homogène à laquelle appliquer le taux de fertilité actuelle de l’humanité qui est de moins de 2,5 enfants par femme. A cette date, 60 ans après la première génération arrivée sur la planète à coloniser, on peut évaluer la population à plus de 40 000 individus. 240 ans plus tard, lors du retour de l’Avalon, la population peut être estimée à près de 300 000 individus. Mais alors, peut-être que l’entreprise Homestead collecte aussi 20% des revenus des habitants nés sur cette planète en voie de colonisation ? Cet impôt privé ne finirait-il pas par devenir un facteur d’émergence du sentiment indépendantiste ? D’autant que se pose toujours la question du rapatriement de ces valeurs vers la Terre pour les intégrer à l’économie de la Terre et de ses autres colonies, qu’elles soient dans le système solaire ou au-delà des étoiles. Parce que un transfert bancaire ne peut pas demander un délais de 56 ans, le temps pour une information de passer d’Homestead II à la Terre ! A moins qu’on puisse bâtir une économie sur la valeur fiduciaire d’un ordre reçu, envoyé 52 ans auparavant et compensable que des décennies plus tard avec l’arrivée du vaisseau spatial et ses richesses en soutes… La valeur prise en compte est elle le cours au moment où l’ordre est passé ou bien lorsqu’il est reçu ? Il faut sans doute imaginer des coûts fixes et donc une économie planifiée pour rendre ces échanges viables. A moins que la physique quantique n’apporte quelques pistes qui permettraient de développer un système de communication qui s’affranchisse de la vitesse de la lumière… mais là, est-ce de l’anticipation ou de la science-fiction ? Pourtant l’intrication quantique, pour ne parler que d’elle, existe bien, cette capacité étonnante qui fait que deux particules quantiques peuvent être liées, intriquées, au point qu’un changement d’état provoquée sur l’une se répercute instantanément sur l’autre et ce indépendamment de la distance qui séparent les deux sœurs quantiquement siamoises…

Quoiqu’il en soit, bien que la vie sur Terre ne soit que peu évoquée dans le film, elle apparaît être au centre d’un système économique étonnant. On apprend juste, dans l’argumentaire publicitaire de Homestead que la planète Terre est surfaite… Peu importe ce que sera, un jour, la planète qui a portée l’humanité jusqu’à son départ vers les étoiles, on peut en tout cas légitimement s’interroger sur une société humaine dans laquelle une entreprise pourrait se permettre des investissements colossaux sur de très longs termes ? Dans ce contexte de puissance financière telle que notre monde n’en connaît pas encore, même si quelques entreprises auraient les moyen de racheter certains états de la planète, et pas des plus petits, quel poids, quelles capacités d’agir ou de coercition conserveront les états face à des entreprises aussi puissantes et pérennes en termes de siècles ? Quelles libertés garantiront ces mêmes états à leurs citoyens face à de tels mastodontes ? Où en sera la démocratie ? Et si on découvrait un élément valant l’investissement d’un voyage si long, quelles seraient les implications en termes d’économie ? Ne risquerait-on pas une déflation avec l’injection de grandes quantités de nouvelles valeurs dans l’économie terrienne ? Il va sans dire que, lors de la colonisation de la ceinture d’astéroïdes qui aboutira à son exploitation minières, l’économie terrienne aura déjà dû faire face à de tels chocs économiques : les terres rares — indispensables à l’industrie contemporaines de l’informatique et aux nouvelles technologies — sont aujourd’hui des armes diplomatiques — quelques pays, comme la Chine, possèdent la quasi majorité des stocks de ces ressources et le font savoir au reste de la planète — ces terres rares pourraient perdre une bonne partie de leur valeur le jour où l’exploitation minière sera devenu la norme et inondera les marchés…

Pour finir, on peut s’intéresser au voyage en lui même et aux voyageurs. Comme dans de nombreux films de science-fiction, le film Passengers fait la part belle à l’humanité, à ses capacités d’adaptation, à son imagination et sa résilience. Comme dans de nombreux films de science-fiction, l’humanité affronte seule une adversité sans commune mesure alors que dans notre temps contemporain se joue, entre autres, l’émergence de l’intelligence artificielle et de tout ce qui en découle comme la robotique. Dans l’avenir de l’Avalon, il n’y a qu’une IA à bord : c’est un barman cloué, vissé à son poste de travail et à la conversation finalement très réduite ! Et les seuls robots autonomes, en termes de déplacements, sont des petites machines réduites à nettoyer les seuls lieux de vie. Si le vaisseau semble doté d’un système informatique central, on n’en voit que peu et ses capacité d’auto-diagnostics sont somme toutes très réduites puisque le vaisseau ne détecte pas la dépressurisation qui va presque coûter la vie aux deux héros et à l’ensemble des 5000 dormeurs. Dans cet avenir, il semble y avoir un déséquilibre entre les moyens bruts mis en œuvre pour armer le vaisseau et les moyens d’entretien de ce même vaisseau. L’humanité semble bien peu assistée dans ce qui demeure une aventure folle : voyager 300 ans à des vitesses proches de celles de la lumière… Est-ce un choix — quasi philosophique — qui permet de revaloriser, de redorer le blason d’une humanité qui se pose beaucoup de question sur sa propre valeur quand, sur la planète où, forme de vie, elle a émergé de l’inerte, elle doit faire face à des dérèglements climatiques toujours plus violents, dérèglements conséquences de ses propres actes ? Est-ce un artifice qui doit donner envie à l’humanité de se jeter à corps perdu dans l’aventure spatiale, celle-ci devenant la nouvelle Nouvelle Frontière, frontière jamais atteinte mais toujours repoussée par les premiers colons qui, au final, ont bâtit les Etats Unis d’Amériques en conquérant les plaines du Farwest sur leurs carrioles tirées par un cheval ou deux ânes… Si ces colons l’ont fait, l’humanité doit être prête à affronter l’espace, à quitter la Terre usée, désuète, surfaite, et cela sans regrets comme les premiers colons quittèrent leurs terres natales d’Irlande, d’Ecosse, d’Allemagne, d’Italie ou de France pour construire une nouvelle nation, Homestead I et II !

Ne reste alors que quelques question à poser… Chacun étant appelé à y répondre : la conquête de l’espace, est-ce une fin en soi comme le sera la nouvelle Nouvelle Frontière ou un moyen de développement qui doit rester service de l’humanité ? Et l’humanité, est-elle dissociable de son berceau, la Terre ? Les planètes qui gravitent autour des milliards d’étoiles de la galaxie sont-elles autant de terrain de jeu à conquérir par l’humanité ?

 


 

Toutes ces analyses sont également rassemblées sur www.sciencefictiologie.fr, site dédié à la science-fiction qui  éclaire le présent, grâce à la plume, le crayon, l’objectif et l’œil des auteurs !

 


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30 oct. 2017